Chers hommes en chemin,
J’étais il y a quelques semaines dans un auditoire de Louvain-la-neuve où Thomas d’Ansembourg nous expliquait avec sa verve habituelle : la paix, ça s’apprend comme les maths ou le foot, une belle conférence illustrant la richesse des principes mis en avant par la Communication non violente.
A la même époque, je lisais une anthologie « Le pays intérieur, voyage au centre du moi ». Quelques phrases m’ont percuté : Le besoin de littérature naît du besoin de dire l’intime, d’épancher au-dehors la richesse inépuisable du monde du dedans… révéler ou retracer une foule de sentiments, dont se compose au fond de l’âme le bonheur ou le malheur de l’existence ; ces sentiments que l’on ne dit point, parce qu’ils se trouvent liés avec nos secrets ou avec nos faiblesses, et parce que les hommes passent leur vie avec les hommes, sans se confier mutuellement ce qu’ils éprouvent… Il n’y a qu’une chose étonnante pour l’esprit humain, c’est lui-même. The noblest study of mankind is man (Alexandre Pope).
A quoi nous invitait Thomas dans sa conférence ? A changer notre mode de pensée pour pouvoir changer la société. Et de nous inviter à choisir entre deux modes de relations humaines, soit sous l’empire de la contraction, la méfiance, le replis sur soi, soit sous celui de l’expansion, la confiance, l’empathie.
Mais l’homme n’est pas construit dans la dualité du tout-blanc ou du tout-noir, il fonctionne plutôt dans le gris avec des moments plus riches de clarté ou de noirceur. C’est un peu comme si il y avait un curseur nous permettant d’éclaircir ou d’assombrir nos relations et comportements. Comment déplacer ce curseur ? Cela s’apprend! Par l’exercice et l’expérimentation des relations basées sur l’empire de l’expansion et de la confiance. Les principes directeurs de la CNV nous y aident.
Merci Thomas pour cette conférence, cette invitation à nous entraîner vers le meilleur de nous-mêmes pour reprendre une expression de Guy Corneau. Me permettras-tu d’y apporter un petit complément, réflexion personnelle ?
Les groupes de paroles d’hommes sont des lieux privilégiés, sécurisés et bienveillants, dans lesquels justement il nous est possible de pratiquer une relation humaine ouverte, confiante, empathique et qui facilitent la démarche d’aller à la découverte et au partage avec d’autres de notre monde du dedans, et de toute sa richesse.
Jean FRENAY